La compassion
Plusieurs croient qu’ils doivent être exigeants avec eux-mêmes afin de réussir au travail et dans leur vie personnelle. Dans ses formes les plus extrêmes, cette attitude peut prendre la forme d’un commentateur interne implacable et impitoyable ou une « critique intérieure ». Alors lorsque vous apprenez à être plus attentif, Il peut vous paraître surprenant (et soulageant) d’apprendre qu’il existe des stratégies pour maintenir la motivation sans autocritique sévère.
Une façon de le faire est de pratiquer « l’auto-compassion », que la chercheuse Kristin Neff définit comme étant une attitude marquée par une conscience de soi, un sentiment d’humanité commune avec les gens dans leurs luttes, et une attitude de bonté envers soi. Comme le montre cette définition, l’auto-compassion n’est pas un genre de permissivité désintéressée envers tout ce qui pourrait se passer, mais plutôt une attitude marquée par la bonté envers soi et une perspective de la situation dans son ensemble sur nos revers.
De récentes recherches ont mis en évidence ces avantages: dans Altered Traits, Dan Goleman et le Dr Richie Davidson citent une étude de Tal Ben-Shahar qui a constaté que de pratiquer une attitude d’amour bienveillant réduit les pensées auto-critiques.
Entretemps, d’autres recherches révèlent que l’auto-compassion peut effectivement augmenter la motivation pour s’améliorer. Les chercheurs Breines et Chen ont constaté que la pratique de l’auto-compassion après des revers ou des fourvoiements éthiques mène à des taux plus élevés de désir et d’efforts pour améliorer. Dans cette étude, on a demandé aux participants d’écrire sur certaines croyances à propos d’eux-mêmes qui étaient critiques et négatives. Immédiatement suite à cet exercice, on les a séparés en 3 groupes. On a invite le premier groupe à écrire sur un sujet qu’ils aimaient (réorientation positive). On a demandé au deuxième groupe d’écrire sur les aspects positifs d’eux-mêmes (estime de soi). Pour ce qui est du troisième groupe, on les a demandé d’examiner leur histoire critique négative et de la reformuler d’un point de vue compatissant. On a constaté que le groupe axé sur l’auto-compassion était plus enclin à croire que le changement était possible, plus motivé à changer, voulait s’engager avec d’autres qui avaient aussi un état d’esprit d’amélioration et qui prennaient des mesures pour initier de vrais changements.
On peut donc considérer l’auto-compassion en tant qu’une alternative au « critique intérieur », une façon de maintenir des motivations saines au travail et dans la vie personnelle, sans avoir à nous culpabiliser!
En outre, l’auto-compassion renforce la résistance à la détresse empathique. C’est lorsque nous ressentons la détresse des autres mais nous ne pouvons pas être avec eux. Les employés de première ligne éprouvent généralement une détresse empathique lorsqu’ils traitent constamment de clients en détresse. Dans ce cas, Tania Singer et ses collègues ont observé que la formation de compassion permet aux gens de continuer à être avec les gens en détresse et augmente notre volonté d’aider en augmentant les effets positifs dans le cerveau.
L’auto-compassion est une compétence qui s’apprend. L’amour bienveillant et les pratiques de méditation « Tout comme moi » aident à développer l’auto-compassion. Permettez-nous de vous aider à bâtir un milieu de travail plus compatissant.